"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 26 avril 2015

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


13/26 avril
3ème dimanche de Pâques
Saintes myrophores Madeleine, Marie de Cléopas, Salomée, Jeanne, Marthe, Marie, Suzanne et les autres. Saints Joseph d’Arimathie et Nicodème.
Saint hiéromartyr Artémon, prêtre de Laodicée (303) ; saint martyr Cescent, de Myre en Lycie ; sainte martyre Thomaïde d'Égypte (476) ; bienheureuse Tamara, reine de Géorgie ; vénérable Marthe Testova (1941)
Lectures : Actes VI, 1 – 7 / Mc. XV, 43 – XVI, 8 

LE DIMANCHE DES FEMMES MYROPHORES
C
e dimanche, la Sainte Église commémore l’apparition du Seigneur aux saintes femmes myrophores. Ce fut la première apparition du Seigneur après Sa Résurrection du Tombeau, raison pour laquelle elle est fêtée, comme preuve incontestable de cet événement, peu après Pâques. Au nombre des femmes myrophores, l’Évangile énumère : Marie de Magdala (mémoire le 22 juillet), Marie, femme de Clopas et mère de Jacques (23 mai), Salomé (3 août), Jeanne (27 juin), Marthe et Marie, sœurs de Lazare (4 juin, 18 mars), Suzanne (cf. Luc VIII,3, n’est pas mentionnée dans les ménologes), et encore «plusieurs autres, qui assistaient (Jésus) de leurs biens » (Luc VIII,3). Dans l’exemple des saintes femmes myrophores, l’Église présente un remède spirituel pour tous les chrétiens éprouvés par des afflictions, submergés par l’abattement. De la même façon que, se trouvant dans une profonde affliction à la vue de leur Sauveur crucifié et enseveli,  les saintes femmes ont trouvé consolation dans ce Tombeau, où étaient cachés tout leur bonheur et toute leur vie, chaque âme chrétienne doit chercher consolation de ses afflictions et de sa tristesse auprès de la Tombe et de la Croix du Sauveur. Hormis les saintes femmes myrophores, l’Église commémore aussi St Joseph d’Arimathie et Nicodème, le disciple secret du Sauveur. Selon l’explication du synaxaire, les saintes femmes myrophores « étaient les premières et véridiques témoins de la Résurrection, Joseph et Nicodème témoignant à leur tour de l’ensevelissement, ces deux événement constituant nos dogmes les plus importants et les plus significatifs ». Le tropaire de ce dimanche (« Le noble Joseph... »), emprunté à l’office du Grand Samedi, avec son affliction et seulement un pressentiment de la fête de Pâques, est complété, dans l’office de ce jour, par la mention de la Résurrection, qui a eu lieu («Mais Tu es ressuscité...).     
Tropaire de Pâques, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la Vie.
 Tropaire du dimanche du 2ème ton
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »

Tropaire de la fête, ton 2
Благообра́зный Iо́сифъ, съ Дре́ва снемъ Пречи́стое Тѣ́ло Твое́,  плащани́цею чи́стою обви́въ, и благоуха́ньми,  во гро́бѣ но́вѣ, закры́въ, положи́,  но тридне́венъ воскре́слъ еси́, Го́споди,  подая́й мíрови ве́лiю ми́лость.
Le noble Joseph, ayant descendu de la Croix Ton corps immaculé, L’enveloppa d’un linceul blanc avec des aromates et le coucha avec soin dans un tombeau neuf ; mais Tu es ressuscité le troisième jour, Seigneur, faisant au monde grande miséricorde.

Kondakion des femmes myrophores, ton 2
Ра́доватися миpoно́сицaмъ повелѣ́лъ ecи́, пла́чъ прaма́тepe Éвы утоли́лъ ecи́  воскрecéнieмъ Твои́мъ Xpисте́ Бо́же, Aпо́столомъ же Tвои́мъ пропoвѣ́дати повелѣ́лъ ecи́ : Cпácъ воскрéce отъ гба. 
Tu as dis aux myrophores : « Réjouissez-vous ! » et par Ta Résurrection, ô Christ Dieu, Tu as mis fin aux lamentations d’Ève, notre première mère. A Tes Apôtres, Tu as ordonné de proclamer : le Sauveur est ressuscité du Tombeau.

Kondakion de Pâques, ton 8
А́щe и во гбъ снизшéлъ ecи́, Безсме́ртнe, но́ а́дову paзpyши́лъ ecи́ cи́лу, и воскре́слъ ecи́, я́ко побѣди́тель, Xpистé Бо́же, жена́мъ мироно́сицамъ вѣща́вый: páдуйтеся, и Tвои́мъ Aпо́столомъ ми́ръ да́руяй, па́дшымъ подая́й вocкpecéнie.
Bien que Tu sois descendu, ô Immortel, dans le Tombeau, Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as annoncé : Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui accordes à ceux qui sont tombés la Résurrection.
Au lieu de « il est digne en vérité » (ton 1):
А́нгелъ вопiя́ше Благода́тнѣй: Чи́стая Дѣ́во, ра́дуйся, и па́ки реку́: Ра́дуйся! Тво́й Сы́нъ воскре́се тридне́венъ отъ гро́ба и ме́ртвыя воздви́гнувый: лю́дiе веселит́еся. Свѣти́ся, свѣти́ся Но́вый Iерусали́ме, сла́ва бо Госпо́дня на Тебѣ́ возсiя́. Лику́й ны́нѣ и весели́ся, Сiо́не. Ты́ же, Чи́стая, красу́йся, Богоро́дице, о воста́нiи Рождества́ Твоего́.
L’Ange s’écria à la Pleine de Grâce : Vierge pure, réjouis-Toi, et je Te répète « Réjouis-Toi », car Ton Fils est ressuscité le troisième jour du Tombeau, et, ayant redressé les morts, peuples réjouissez-vous. Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Exulte maintenant et réjouis-toi Sion. Et toi, Toute pure Mère de Dieu, réjouis-toi en la Résurrection de Ton Fils.

HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR SAINTE MARIE MADELEINE

Le premier jour de la semaine», c'est-à-dire le dimanche, « au premier point du jour et dès le matin, Marie Madeleine vint au sépulcre, et elle vit que la pierre avait été ôtée du sépulcre ». (Chap. XX, 1.) Jésus-Christ était ressuscité, et la pierre et les sceaux étaient là exposés aux yeux du public. Et comme il fallait que les autres aussi fussent persuadés de la résurrection, le sépulcre fut ouvert, et par là on reconnut ce qui venait d'arriver. La vue de ce sépulcre ainsi ouvert toucha Marie, qui aimait si ardemment son Maître : le jour du sabbat étant passé, elle n'eut point de repos qu'elle n'eût été au sépulcre, et elle y vint au point du jour, pour recevoir quelque consolation du lieu : et l'ayant vu, et la pierre renversée, elle n'entra point, elle ne regarda point dedans, mais brûlant d'amour, elle courut vers les disciples, parce qu'elle avait un très-grand désir d'apprendre au plus tôt ce qu'était devenu le corps. Sa course et ses paroles le marquaient et le déclaraient hautement. « On a enlevé mon Maître, et je ne sais où on l'a mis ». Ne voyez-vous pas que Marie n'avait point encore une claire connaissance de la résurrection, et qu'elle pensait qu'on, avait transporté le corps die son Maître? N'entendez-vous pas aussi avec quelle ingénuité elle raconte aux disciples ce qu'elle vient de voir ? Mais l’évangéliste n'a pas manqué de lui donner toutes les louanges qu'elle méritait, et n'a pas cru se déshonorer en faisant connaître que c'était d'elle, qui avait été de nuit au sépulcre, qu'ils avaient appris les premières nouvelles de la Résurrection : ainsi se montre et éclate en tout son amour pour la vérité. Marie étant donc venue et ayant rapporté ces choses, les disciples courent aussitôt au sépulcre, et ils voient les linceuls qui y étaient, comme une marque et un témoignage de la Résurrection (3, 4, 5, 6). Si l'on eût emporté le Corps, on ne L'aurait pas dépouillé; auparavant; et si on l'avait dérobé, on ne se serait pas donné le soin ni la peine d'ôter le linceul, de le plier et de le mettre en un endroit, mais on l'aurait emporté comme Il était. C'est pourquoi l'évangéliste montre tant d'empressement et de soin de marquer que le Corps avait été enseveli avec beaucoup de myrrhe, substance qui colle et attache le linge au corps comme le plomb, qu'afin qu'ayant appris que les linceuls étaient pliés en un lieu, il part, vous n'écoutiez pas ceux qui disent qu'on avait enlevé le Corps par fraude. Un voleur n'aurait pas été assez fou pour employer tant de temps à une chose inutile. Pour quelle raison aurait-il laissé les linceuls? Comment se serait-il arrêté à les détacher du Corps, sans qu'on s'en fût aperçu? Il fallait pour cela bien du temps, et s'il eût ainsi tardé, il n'aurait guère pu manquer d'être pris sur le fait. Mais pourquoi les linceuls étaient-ils là séparément, et le suaire plié en un lieu à part? Pour vous montrer que, cela ne s'était pas fait à la hâte et tumultueusement, puisque les linceuls et le suaire étaient séparés et pliés à part : en un mot, cela s'est fait ainsi, afin que les disciples crussent la Résurrection. C'est pourquoi Jésus-Christ leur apparut ensuite, comme étant déjà persuadés de la Résurrection par ce qu'ils avaient vu. Considérez ici, je vous prie, mes frères, combien l'évangéliste est éloigné du faste et de la vanité : examinez le soin qu'il a de certifier que Pierre fit une exacte recherche. Étant arrivé le premier au sépulcre et ayant vu les linceuls qui y étaient, il ne chercha rien de plus, et il se retira. Mais Pierre, qui était vif et bouillant, entra dans le sépulcre, examina tout avec attention et fit une nouvelle découverte; alors il appela Jean, afin qu'il vînt aussi voir. Jean étant donc entré après Pierre, vit de même les linges qui avaient servi à ensevelir le Corps, séparés et pliés en un lieu à part. Or, ces linges ainsi séparés, pliés et mis en un lieu à part, prouvent visiblement que celui qui les avait rangés de cette manière n'était ni pressé ni troublé, mais qu'il était tranquille et attentif à ce qu'il faisait.

Vous l'avez entendu, mes frères : le Seigneur est ressuscité nu; gardez-vous donc de ces folles dépenses qu'on fait aux enterrements. À quoi sert une vaine et folle dépensé, dommageable aux parents du mort, sans être d'aucun avantage au mort lui-même (…) Lors donc que quelqu'un est près de mourir, que son plus proche parent prenne soin de ses funérailles; qu'il conseille au mourant de laisser quelque chose aux pauvres (…), qu'il l'engage à constituer Jésus-Christ son héritier. Si les rois, en instituant des héritiers, créent à leur famille une forte garantie ; celui qui laisse Jésus-Christ héritier avec ses enfants, quelle bienveillance n'attire-t-il pas, et sur lui-même, et sur toute sa famille ? Telles sont les belles funérailles : voilà celles qui sont profitables et aux vivants et aux morts. Si nous avons de pareilles funérailles, nous sortirons du tombeau, au jour de la Résurrection, tout brillants et couverts de gloire.

VIE DU SAINT saint HIÉROMARTYR ARTÉMON DE LAODICÉE[1]

Saint Artémon était un prêtre avancé en âge de l’Église de Laodicée. Au temps de la persécution de Dioclétien, il entra un jour, en compagnie de son évêque Sisinios, dans le temple d’Artémis et renversa les idoles. En apprenant cela, le préfet Patricios décida d’exterminer la communauté chrétienne. Mais une grave maladie l’empêcha de réaliser son dessein. Désespérant de la médecine, il envoya un messager auprès de l’évêque pour demander sa prière, promettant, en cas de guérison, de lui offrir une statue d’or. Il recouvra effectivement la santé, grâce à la prière de l’Église, mais resta obstinément dans son impiété. Sur la route du retour vers Césarée, Patricios rencontra Artémon et voulut le contraindre à sacrifier. Le vieillard lui répondit : « J’ai passé seize ans à lire les livres saints au peuple de Dieu, vingt-huit ans comme diacre, et vingt-cinq ans comme prêtre à enseigner la piété. Comment pourrais-je maintenant sacrifier aux idoles ? » Finalement, il feignit d’accepter et se fit conduire au temple d’Asclépios. Il brisa les gigantesques statues qui s’y trouvaient, déclenchant la fureur du préfet. Après lui avoir fait déchirer les chairs, Patricios ordonna de le faire rôtir sur un gril. On voulut ensuite jeter le saint dans un chaudron plein de poix bouillante, mais le préfet y tomba lui-même et y trouva lamentablement la mort. Pendant ce temps, près d’une source qui avait jailli miraculeusement, le saint baptisait les païens qui s’étaient convertis devant de telles merveilles. Ayant ainsi glorieusement achevé sa mission, saint Artémon fut ensuite exécuté à Balbine, en Asie.

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Luc XXIV, 1-12 ; Liturgie : Actes IX, 32-42 ; Jean. V, 1-15.



[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras (version abrégée)

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