"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 18 juin 2015

Evêque Athanasios de Limassol:« NOUS SOMMES COUPABLES DU FAIT QU’IL Y AIT DES GENS QUI NE CONNAISSENT PAS LE CHRIST ».(4)






- Vous êtes venu deux années de suite en Russie à la conférence concernant le monachisme. Comme caractériseriez-vous sa situation actuelle

- Je suis très touché par le fait que S.S. le patriarche Cyrille, les archipasteurs et les pasteurs éprouvent des inquiétudes au sujet du monachisme [c’est-à-dire sur l’évolution du monachisme en Russie, ndt]. Indubitablement, il y a beaucoup de choses qu’il faut relever, auxquelles il faut prêter grande attention, il faut changer certaines choses, mais cela ne concerne pas seulement la Russie, mais même l’Athos. Chaque endroit a ses traditions, ses règles, ses hommes. Et le monachisme se manifeste et vit à cet endroit où il est, entouré des habitants du lieu. Je pense que tout va très bien. Cela ne signifie pas que j’ignore la réalité. Je vois que tout se développe de façon naturelle, je vois le désir et l’aspiration des pères et mères higoumènes de corriger certains défauts et d’apprendre quelque chose de meilleur.

- Y a-t-il un lien entre les bonnes familles chrétiennes et le bon monachisme ?

- Dans mes homélies, je dis qu’un bon moine pourrait être un bon père de famille, tandis que celui qui est un mauvais moine ferait un mauvais père de famille. Le but du chrétien, tant dans le monachisme que dans le mariage est un et même : c’est le mariage éternel avec le Christ. Et c’est à cela qu’il faut aspirer, dans le monachisme et dans la famille. Vous me demandez : peut-être, le monachisme est-il meilleur ? Mais cela, je ne puis le dire. Chaque homme doit agir de telle façon qu’il se trouve le plus à l’aise pour trouver le Christ.

- Nous entendons souvent : « Qu’est-ce que les moines peuvent bien comprendre de la vie familiale ? »

- Il faut considérer l’essence et celle-ci est la même. Dans les écrits des moines-ascètes est décrit comment l’homme dépasse son égoïsme et ses passions, comment il se délivre du vieil homme en lui-même, et ce afin d’entrer en relation avec lui-même, les autres et, ce qui est principal, avec Dieu. L’homme marié doit lire les apophtègmes [les sentences] des Pères du désert afin de savoir comment construire une bonne famille, parce que dans les apophtègmes se trouvent les réponses à de nombreux problèmes de la vie.

- Monseigneur, avez-vous, comme évêque d’un grand diocèse, recteur et père spirituel de nombreux monastères, la possibilité de confesser le peuple et, en général, de diriger spirituellement les laïcs ?

- Dans tout le monde grec, et non pas seulement à Chypre, les évêques consacrent une grande partie de leur temps à la confession de leurs ouailles. Il convient de mentionner que notre confession est différente de celle que l’on pratique en Russie. Pour autant que je le sache, la confession est chez vous assez courte, se résumant à énumérer les péchés. Chez nous, les gens sont habitués à se confesser autrement : la confession peut prendre quelques heures, parce que celui qui se confesse dit ses péchés, ses problèmes, pose des questions, c’est-à-dire qu’il évoque tout ce qui le préoccupe. Il y a quelques jours, un jeune enseignant est venu se confesser chez moi. Il est arrivé à cinq heures de l’après-midi et est reparti à six heures du matin ! Dieu merci, il était seul !

- Si donc vous confessez tant, vous connaissez la situation générale des âmes de vos fidèles. Quels sont les péchés les plus typiques pour notre époque ?

- L’une des raisons pour lesquelles je confesse personnellement est que je ne veux pas perdre le contact avec les gens, je ne veux rester dans mon bureau et être un quelconque organisateur. La confession est la méthode la plus simple de savoir à quoi pensent les gens, ce qui les préoccupe, quels sont les problèmes. Je me réjouis beaucoup lorsque les gens voient un père dans la personne de leur évêque. Je me réjouis quand je sais que les gens peuvent venir à moi à l’église, me trouver, pour raconter leurs problèmes. Je me rends dans le bureau de mon diocèse une ou deux fois par mois. Je m’y sens comme un maire, aussi je préfère me trouver à l’église et y rencontrer les gens. L’église est la place naturelle de l’évêque.
Traduction Bernard Le Caro
que nous remercions
Source: Pravoslovie.ru

Aucun commentaire: