"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 7 février 2015

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


26 janvier / 8 février
Dimanche du Fils Prodigue
Synaxe des nouveaux martyrs et confesseurs de Russie

Новомученики и исповедники Российские


Saint Xénophon, son épouse, sainte Marie, et leurs fils Arcade et Jean, , moines (VI°) ; saint Xénophon de Robe (1262) ; saints Ananias, prêtre, Pierre, gardien de prison et 7 guerriers, martyrs (vers 295) ; saint Siméon l'Ancien, abbé en Syrie (vers 390) ; Translation des reliques de saint Théodore le Studite (845) ; saint Joseph, évêque de Thessalonique (830) ; saint David IV le Restaurateur, roi dAbkhazie et de toute la Géorgie (1125) ; saint martyr Jean (1938).
Lectures : 1 Cor.VI, 12–20 ; Лк. XV, 11–32 ; Néomartyrs : Rom. VIII, 28-39 ;   Lc. XXI, 8-19
AU SUJET DU FILS PRODIGUE

C
e n’est que lorsqu’il fut rentré en lui-même et qu’il eut compris en quelle misérable  situation il était tombé, que ce fils qui s’était coupé de son Père, pleura sur lui-même en disant : «Combien de mercenaires  de mon père ont du pain en abondance et moi je meurs de faim ». Qui sont ces mercenaires ? Ce sont ceux qui pour la sueur de leur repentir et leur humilité reçoivent comme un salaire – le salut. Tandis que les fils, ce sont ceux qui, par amour pour Lui se soumettent à Ses commandements; comme dit aussi le Seigneur : « Celui qui m’aime gardera ma parole » (Jn XIV, 23). Ainsi ce plus jeune fils, privé de sa dignité filiale et qui s’était volontairement exclu de la patrie sacrée et était tombé dans la famine, se condamne lui-même, s’humilie et dans le repentir dit : «Je me lèverai, j’irai et je tomberai aux pieds du Père et je dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi » (…) Ce père [dans la parabole du fils prodigue], c’est Dieu ; en effet comment ce fils qui s’était séparé de son père, aurait-il péché contre le ciel, s’il ne s’agissait pas du Père céleste. Ainsi il dit : « J’ai péché contre le ciel », c'est-à-dire contre les saints du ciel et ceux dont l’habitation est au ciel, « et devant Toi », qui vis au ciel avec Tes saints.
St Grégoire Palamas

VIE DU SAINT HIEROMARTYR VLADIMIR DE KIEV[1]
Le saint métropolite Vladimir de Kiev, premier des nouveaux martyrs de l’Église russe, naquit en 1848, dans le diocèse de Tambov, au sein d’une famille sacerdotale. Prêtre marié, il perdit son épouse et son jeune fils après quatre années de sacerdoce, et il entra alors au monastère de Kozlov. En 1888, il fut consacré évêque de Staraïa-Roussa, dans le diocèse de Novgorod et, trois ans plus tard, fut transféré, au plus fort d’une épidémie de choléra, à Samara où il consacra toutes ses forces au soulagement du peuple éprouvé. Puis il travailla, pendant six ans, à l’instruction spirituelle des peuples orthodoxes du Caucase, fondant de nombreuses églises et écoles ecclésiastiques. Son élection comme métropolite de Moscou, en 1898, marqua un renouveau dans la vie ecclésiastique du diocèse. Il montrait un intérêt tout particulier pour la formation des prêtres, qu’il choisissait judicieusement, et pour l’enseignement des ouvriers d’usine, à l’intention desquels il organisait des conférences spirituelles. Il aidait aussi les moines de la Laure de Saint-Serge, et fut à cette époque le père spirituel de la grande-duchesse sainte Élisabeth. En 1912, il fut nommé métropolite de Saint-Pétersbourg et président du Saint-Synode. Mais sa résistance courageuse à l’ingérence de l’imposteur Raspoutine dans les affaires de l’Église, provoqua sa disgrâce, et il fut transféré à Kiev, au bout de trois ans. La Révolution d’Octobre ébranla la vie ecclésiastique en Ukraine, comme dans toute la Russie, et l’on tenta d’y fonder une église nationale, ne reconnaissant pas le métropolite Vladimir qui s’était réfugié au monastère des Grottes. Au début 1918, alors que la guerre civile avait atteint Kiev, le métropolite continuait à célébrer la Divine Liturgie en plein bombardement. Le 25 janvier, Kiev étant occupée par les bolcheviques, un détachement de cinq hommes armés se présenta au monastère qui avait été pillé quelques jours plus tôt, et appréhenda le métropolite. Le saint les suivit, en pleine nuit, chantant et priant, aussi calmement que lorsqu’il se préparait à célébrer la Divine Liturgie. Lorsqu’ils parvinrent au lieu de l’exécution, il bénit ses bourreaux et dit : « Que Dieu vous pardonne ! » avant de tomber fusillé.

Tropaire du dimanche, ton 2
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
Tropaire des Nouveaux Martyrs, ton 4
Цвѣ́ти россі́йского лу́га духо́внаго, въ годи́ну лю́тыхъ гоне́ній ди́вно процвѣ́тшіи, Новому́ченицы и Исповѣ́дницы безчи́сленніи : cвяти́теліе, Цápcтвенніи cтрасто-те́рпцы и па́стыріе, мона́cи и мipcті́и, му́жіе, жены́ же и дѣ́ти, до́брый пло́дъ въ тepпѣ́ніи Xpиcту́ прине́сшіи, моли́теся Eму́, я́ко насади́телю ва́шему, да избáвитъ лю́ди своя́ отъ безбо́жныхъ и злы́хъ, да yтвержда́ется же Це́рковь ру́ccкая кровьми́ и cтрaда́нiи ва́шими во cпасе́нie дýшъ на́шихъ.
O fleurs du pré spirituel de la Russie, qui avez surgi admirablement au temps des amères persécutions, Nouveaux Martyrs et Confesseurs innombrables, vous qui avez souffert la passion : pontifes, souverains et pasteurs, moines et laïcs, hommes, femmes et enfants, vous qui avez apporté au Christ le bon fruit de votre patience, priez-Le comme votre divin Semeur afin qu’Il libère Son peuple des athées et des hommes mauvais, afin que s’affermisse l’Église Russe par votre sang et vos souffrances pour le salut de nos âmes.

Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ ecи́ отъ гро́ба, всеси́льне Спа́се, и áдъ ви́дѣвъ чу́до, yжасе́ся, и ме́ртвiи воста́ша : тва́рь же ви́дящи сра́дуется Тебѣ́, и Ада́мъ свесели́тся, и мípъ, Спа́се мо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно.
Sauveur Tout-Puissant, Tu es ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
Kondakion des martyrs et confesseurs de Russie, ton 2
Но́вiи cтрастоте́рпцы poccíйcтіи, исповѣ́днически по́прище земно́e пpeте́кшіи, cтpaда́ньми дepзнове́нie пріи́мши, моли́теся Xpиcту́, вácъ yкpѣпи́вшемy, да и мы́ егда́ на́йдетъ на ны́ испыта́нія ча́cъ, му́жеcтва дápъ Бо́жiй воспрiи́мемъ. О́бразъ бо ecте́ лобыза́ющымъ по́двигъ ва́шъ, я́ко ни cко́рбь, ни тѣснота́, ни cмépть отъ любвé Бо́жiя paзлучи́ти  вácъ не возмого́шa.
O Nouveaux Martyrs qui avez parcouru le chemin terrestre en confessant le Christ, par vos souffrances vous avez acquis de la hardiesse, priez Celui qui vous a fortifiés, afin qu’à l’heure où l’épreuve viendra sur nous, nous recevions le divin don du courage. Vous êtes un exemple pour ceux qui vénèrent votre exploit, car ni l’affliction, ni le tourment, ni la mort, n’ont pu vous séparer de l’amour de Dieu.

Kondakion du fils prodigue, ton 3
Оте́ческія cлáвы Tвоея́ удали́хся безу́мно, въ злы́хъ pacточи́въ éже ми́ пре́далъ ecи́ бога́тство ; тѣ́мже Tи́ блу́днаго гла́съ приношу́ : coгрѣши́xъ пре́дъ Tобо́ю Óтче щéдрый, прiими́ мя кáющacя, и coтвopи́ мя я́ко eди́наго отъ нае́мникъ Tвои́xъ.
M’étant écarté, comme un insensé, de Ta gloire paternelle, j’ai dilapidé en mal la richesse dont Tu m’avais comblé. C’est pourquoi je fais monter vers Toi le mot du Prodigue : « J’ai péché contre Toi, Père miséricordieux : accueille-moi, repenti, et compte-moi comme l’un de Tes journaliers ».

AU BORD DES FLEUVES DE BABYLONE…
Afin de rappeler aux chrétiens, de façon plus vive, leur éloignement de leur Patrie céleste et leur asservissement au péché, l’Église, aux matines, après les psaumes du Polyéléos, chante le psaume 136. Celui-ci était chanté par les Juifs lors de leur captivité à Babylone, après la chute de Jérusalem et la destruction du premier Temple. La première partie du psaume (versets 1-6) manifeste l’affliction des Juifs pour la perte de leur patrie, tandis que la seconde (versets 7-9), exprime l’espoir du châtiment des agresseurs. Les « fleuves de Babylone » mentionnées dans le texte sont l’Euphrate, le Tigre et, peut-être, le Chobar (mentionné par Ezéchiel), sur les rives desquels les Juifs affligés se rappelaient du Temple de Jérusalem et des offices qui y étaient célébrés. Les Juifs refusaient de « chanter un cantique au Seigneur sur une terre étrangère » parce qu’il était interdit de chanter les cantiques sacrés hors du Temple. St Jean Chrysostome commente: « Les Juifs refusèrent de chanter. Vois-tu la force que donne l’affliction ? La componction, la contrition qu’elle opère ? Ils pleuraient, et ils observaient la Loi ; ils avaient  vu les larmes des prophètes, ils en avaient ri, ils s’en étaient  joués, ils s’en étaient moqués ; et maintenant, sans personne pour leur adresser des exhortations, ils versaient des larmes et faisaient entendre des gémissements. Les ennemis, de leur côté, retiraient, de cette conduite, de précieux avantages ; ils voyaient, en effet, que ces captifs ne pleuraient pas, parce qu’ils étaient captifs, parce qu’ils étaient en servitude, parce qu’ils habitaient une terre étrangère, mais parce qu’ils étaient privés du culte de leur Dieu. Voilà pourquoi le Psalmiste ajoute : « Au souvenir de Sion ». Ils ne pleurent pas en effet seulement par hasard ; mais pleurer est leur principale occupation ; voilà pourquoi le Psalmiste dit en commençant : « Nous étions assis et nous pleurions » (…) Mais pourquoi ne leur était-il pas permis de chanter sur la terre étrangère ? C’est parce que des oreilles profanes ne devaient pas entendre ces cantiques secrets. « Comment chanterions-nous un cantique du Seigneur, sur la terre étrangère ? » (v. 4) Ce qui veut dire : Il ne nous est pas permis de chanter ; quoique nous soyons déchus de notre patrie, nous voulons observer toujours la Loi, avec une scrupuleuse fidélité. Vous avez beau exercer votre domination sur nos corps, vous ne triompherez pas de notre âme ». La Droite qui abandonnera celui qui oublie Jérusalem est, selon les Pères, l’aide Divine qui vient des hauteurs. Celui qui oubliera Jérusalem et, par voie de conséquence, l’alliance entre Dieu et Son peuple, sera lui-même oublié par Dieu. Les Iduméens et les Édomites, sont les descendants d’Esaü, frère de Jacob (Israël), surnommé Édom.  Ils entretenaient une haine particulière à l’endroit des Juifs, considérant que par leur faute, ils avaient été privés des magnifiques terres de Canaan. Pour cette raison, à chaque occasion, ils se vengeaient et ce de la façon la plus violente. Ils ne prenaient pas seulement part à toutes les guerres conduites contre les Juifs, mais ils achetaient aux Assyriens et aux autres peuples des prisonniers juifs, qu’ils enfermaient dans leurs forteresses pour les torturer. Avec les Babyloniens, les Iduméens participèrent au siège et à la destruction de Jérusalem. Selon le commentaire des Saints Pères, les différents qualificatifs appliqués, dans l’Ancien Testament (notamment le Psautier) au combat physique contre l’ennemi, dont l’assassinat de qui que ce soit ou l’appel à le faire, ou encore la description admirative de ce qui est fait aux ennemis du peuple d’Israël, sont appliqués non à des personnages concrets, mais aux passions et aux vices qui affectent la nature humaine. C’est ainsi que les «petits enfants » dont il est ici question sont les pensées pécheresses qui sont brisées par la Pierre de la Foi, le Christ Sauveur.
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXV, 32 ; Liturgie : I Cor. VIII, 8 – IX, 2  ;  Hébr. VII, 7-17 ;   Matth. XXV, 31-46 ; Lc. II, 22-40.



[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.

vendredi 6 février 2015

Saint Païssios l'Athonite




Icône qui fut récemment distribuée aux fidèles

qui assistaient à un office de vigiles 

pour saint Païssios 

au monastère de Souroti.

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Son Eminence le Métropolite Joël d'Edessa, Pella et Almopia a effectué des corrections au tropaire et à d'autres sections de l'office du vénérable Païssios l'Athonite qu'il a lui-même composé.

Ces corrections doivent être connues promptement par tous ceux qui sont concernés, avec tout le reste de l'office corrigé dédié au vénérable Païssios, qui est disponible en grec pour téléchargement sur le site de la Métropole: www.imepa.gr

Ci-après, est le tropaire corrigé dédié au saint:

Ἦχος α ́. 
Τῆς ἐρήμου πολίτης.
 Τῶν Φαράσων τὸν γόνον,
 καὶ τοῦ Ἄθωνος κλέϊσμα,
 καὶ τῶν ἀπ ̓ αἰῶνος ὁσίων,
 μιμητὴν καὶ ἰσότιμον,
 Παΐσιον τιμήσωμεν πιστοί,
 τὸ σκεῦος χαρισμάτων τὸ μεστόν,
 ὡς φυλάσσοντα ἐκ πάντων τῶν λυπηρῶν,
 τοὺς πίστει ἀνακράζοντας,
 δόξα τῷ δεδωκότι σοι ἰσχύν,
 δόξα τῷ σὲ στεφανώσαντι,
 δόξα τῷ ἐνεργοῦντι διὰ σοῦ,
 πᾶσιν ἰάματα.

Apolytikion Ton 1
Fidèles honorons Païssios,
 le citoyen du désert,
 l'enfant de Farasa 
et l'ornement de l'Athos,
 l'imitateur et l'égal en honneur
 des vénérables saints des temps jadis,
 le vase empli de grâce 
qui préserve de toutes les afflictions
 les fidèles qui clament vers lui:
Gloire à Celui Qui t'a donné la force,
Gloire à Celui Qui t'a couronné,
Gloire à Celui Qui accorde par toi accorde à tous les guérisons. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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Tombe de Père Païssios au monastère de Souroti

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Eglise de saint Arsène de Cappadoce au monastère de Souroti

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