"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 8 juin 2016

Grand Concile orthodoxe

St. Etienne le Grand
Voïvode de Moldavie

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200 moines et moniales du diocèse de Moldavie de l’Église orthodoxe roumaine ont adressé une lettre ouverte au métropolite de Moldavie et de Bucovine Théophane, faisant part de leur préoccupation au sujet du Concile panorthodoxe



Dans une lettre ouverte au métropolite de Moldavie et de Bucovine Théophane, 200 moines et moniales du diocèse de Moldavie de l’Église orthodoxe roumaine, on fait part de leur préoccupation au sujet du Concile panorthodoxe :



« À S.E. le Métropolite de Moldavie et de Bucovine Théophane,



Le Christ est ressuscité !



En ces jours de grande joie pour nous tous chrétiens orthodoxes, alors que « le Christ s’est levé du tombeau » et « a terrassé la mort par la mort », nous partageons avec humilité et amour ces sentiments élevés avec Votre Éminence.



Parallèlement à cette joie pascale, nos âmes, comme celles de nombreux membres vivants de l’Église du Christ (clercs, moines et laïcs) nourrissent des sentiments de profonde préoccupation au sujet du futur Concile panorthodoxe du mois de juin sur l’île de Crète.



Nous savons que notre grande mission de moines est de prier pour le monde entier, ayant pour œuvre principale la vigilance envers nous-mêmes et la sanctification des âmes. Toutefois, notre conscience ne nous permet pas d’être indifférents envers les problèmes contemporains qui concernent l’éternité. C’est ainsi que le grand confesseur et maître des moines, saint Théodore le Studite nous dit que « lorsque la foi est en danger, le commandement de Dieu est de ne pas se taire. S’il est question de la foi, personne n’a le droit de dire : ‘Qui suis-je ?’ Suis-je un prêtre ? Cela ne me regarde pas ».



Nos craintes ne viennent pas de positions égoïstes, ni du souhait de schismes ou de rébellions, mais d’une grande sincérité et du désir du salut.



Cette inquiétude qui est nôtre concerne les projets de documents de ce « grand Concile » et en premier lieu celui qui est intitulé « Les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien ». Bien que le premier point de ce document reconnaisse la conscience qu’à d’elle-même l’Église orthodoxe, les points 4,5,6,7, en revanche, en reconnaissant les différentes hérésies comme Églises, altèrent le dogme sur l’Église une, sainte, catholique et apostolique tel qu’il a été défini par le deuxième concile œcuménique,



St Photius le Grand dit: « Il n’existe qu’une seule Église du Christ, apostolique et catholique, mais non plusieurs, ni même deux, et toutes les autres ne sont en fait que des “assemblées de ceux qui font le mal” et des réunions de rebelles ».



Les projets de documents non seulement ne reconnaissent pas les autres « Églises » comme hérétiques et hétérodoxes, mais promeuvent l’unité avec celles-ci, comme il ressort du point 5. Des expressions telles que « l’unité invisible » ou « l’unité perdue des chrétiens », comme mentionné aux points 4,5,6,12 ne sont pas dans l’esprit théologique des saints Pères de l’Église orthodoxe et, en fait, constituent le message fondamental du projet de document. L’Église orthodoxe n’a jamais recherché l’unité avec les hérétiques (ariens, monophysites, monothélites et iconoclastes). Au contraire, ses membres vivants se trouvent en unité constante et pleine les uns avec les autres et avec le Chef de l’Église, le Christ ressuscité.



L’Église orthodoxe a toujours considéré que l’unité ne peut se réaliser que par le repentir des hérétiques, la renonciation à leurs hérésies et à leurs chefs, tandis que le projet de document ne donne pas l’impression qu’ils reviendront à l’orthodoxie. En outre, saint Cyprien de Carthage dit que « les hérétiques ne reviendront jamais à l’Église si nous renforçons leur conviction qu’ils ont aussi une Église et des sacrements saints ».



Un autre passage qui provoque notre tristesse est le point 22 du projet de document, dans lequel le grand Concile s’attribue le droit d’être le juge final et compétent en matière de foi, oubliant le fait historique que le plérôme ecclésial, qui est la conscience dogmatique vigilante de l’Église, est toujours le facteur final et décisif.



Notre inquiétude est également provoquée par le texte sur les mariages mixtes entre orthodoxes et hétérodoxes, qui sont absolument inacceptables pour l’Église orthodoxe. Le 72ème canon du Concile quinisexte affirme clairement dans ce sens qu’il « ne faut pas mélanger ce qui ne doit pas l'être ». Étant donné que le texte destiné à être voté, « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien » revêt un caractère dogmatique et qu’il est de toute évidence rédigé dans une tonalité œcuménique qui altère et démembre l’Église, nous ne pouvons, avec tout notre respect, être en accord avec lui, et restons les disciples des Saints Pères.



Une attitude semblable à la nôtre envers le texte de projet de document a été exprimée par le Synode de l’Église de Géorgie, le Synode de l’Église de Bulgarie, le Synode de l’Église russe hors-frontières, les hiérarques grecs (Leurs Éminences les métropolites Séraphim du Pirée, Hiérothée de Nafpaktoss, Séraphim de Kitros, Jérémie de Gortyna, Paul de Glyphas), des hiérarques de Chypre, de Moldavie, d’Ukraine, ainsi que des professeurs de théologie (Dimitri Tseleggidis, Théodore Zisis) et de la Sainte Montagne de l’Athos.

Aussi, la position de Votre Éminence, fondée sur la sainte tradition de l’Église orthodoxe, sera une lumière spirituelle qui guidera vers le Royaume de Dieu le troupeau qui Vous est confié, sur les pas de nos grands saints Pères et Confesseurs orthodoxes.

Avec une profonde humilité, nous demandons vos prières paternelles et votre bénédiction épiscopale. Que le Seigneur vous renforce par une juste confession et par toute œuvre bonne et salvatrice.

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