"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 18 février 2015

Jean-Claude LARCHET: Recension/ Agnès Pierron, « Après moi le déluge. Petit dictionnnaire d’expressions bibliques »


Agnès Pierron, Après moi le déluge. Petit dictionnnaire d’expressions bibliques, Éditions du Cerf, Paris, 2014, 319 p.
« Il faut rendre à César ce qui appartient à César », « Qui sème le vent récolte la tempête », « Nul n’est prophète en son pays », « Après moi le déluge », « être pauvre comme Job », « s’en laver les mains », « ne pas changer d’un iota », « un fils prodigue », « la porte étroite », « semer la zizanie », « l’abominaton de la désolation », « la pomme d’Adam », « de joyeuses agapes », « prendre sous son aile », « un bon apôtre », « le benjamin de la famille », « être blanc comme neige », « garder sous le boisseau », « un bouc émissaire », « une bebis égarée », « un calvaire », « un capharnaüm », « un déluge de pluie », « passer au crible » : autant de proverbes, de dictons, d’expressions ou de mots utilisés dans le langage courant, mais qui – beaucoup n’en sont pas conscients – ont directement ou indirectement une origine biblique. Certains d’entre eux ont donné lieu à des variantes, des déformations, des extrapolations ou des interpolations qui laissent cependant toujours entrevoir leur racine.
Linguiste, Agnès Pierron a rassemblé dans ce dictionnaire, au format de poche et au prix léger, plus de deux-cents de ces expressions, des plus banales aux plus surprenantes, et nous dévoile avec simplicité et humour, mais sur la base d’une large enquête, leurs origines et leurs évolutions.
Ces dernières leur ont souvent fait perdre leur connotation spirituelle d’origine pour les intégrer à un contexte profane, tantôt raffiné tantôt trivial, appartenant parfois à la langue littéraire, parfois à la langue ordinaire, et parfois à l’argot. Le mot « ange », pour ne prendre qu’un exemple, s’est prêté aux variations les plus diverses dans les domaines les plus variés : « être aux anges », « rire aux anges », « c’est un ange », « qui veut faire l’ange fait la bête », « un mauvais ange », « une faiseuse d’anges », « le saut de l’ange », « un ange passe », « la part des anges », « discuter sur le sexe des anges », etc.
Cet ouvrage qui se présente comme un dictionnaire mais que l’on est tenté de lire en continuité comme un essai captivant, nous permet de revisiter la Bible, mais aussi la littérature –  qui fait de celle-ci, un abondant usage, même quand elle se veut agnostique – à travers de nombreuses citations d’auteurs anciens et modernes.
Il nous montre combien notre langue, à ses différents niveaux, reste imprégnée de la culture chrétienne, et il nous rappelle combien celle-ci a contribué à former celle-là.

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