"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 17 juin 2015

Evêque Athanasios de Limassol:« NOUS SOMMES COUPABLES DU FAIT QU’IL Y AIT DES GENS QUI NE CONNAISSENT PAS LE CHRIST ».(3)




- Si la foi de l’homme est vive, s’il aime Dieu, alors il n’a besoin de rien d’autre que de Dieu et de Son Église. Mais si la foi et l’ardeur refroidissent et qu’apparaisse une inclination vers ce monde qui selon l’apôtre « gît dans le mal », comment peut-on alors se sauver ?

- Qu’un tel chrétien fasse ce que fit jadis l’apôtre Pierre, lorsqu’il commença à sombrer. Il s’écria : « Seigneur, sauve-moi ! » Et le Seigneur tendit Sa main et le sauva. Le Christ est vivant ! Il est toujours près. Et celui qui s’adresse à Lui reçoit de l’aide.

- Et s’il prie, mais qu’il n’y a pas de réponse visibles aux prières, s’il semble que Dieu se tait ?

- Si l’homme attend le résultat de sa prière, il ne le verra jamais, parce que le principe même de cette prière est faux. Je ne prie pas pour voir quelque fruit ou résultat. Je prie pour que mes péchés soient pardonnés, pour que le Seigneur aie pitié de moi. Le Seigneur nous donne Son Corps et Son sang, pardonne les péchés, Il donne par l’Église la Grâce du Saint-Esprit. Aussi, il suffit pour nous de prier Dieu avec humilité et simplicité pour qu’Il nous fasse miséricorde. L’homme humble croit en Dieu et ne doute pas, il ne se demande pas si le Seigneur l’écoute ou non. Si tu veux voir les résultats de la prière, cela signifie que tu as des doutes. Et puisque le Seigneur ne veut pas nous nuire par notre orgueil, Il cache les fruits de notre prière. Il est tout-à-fait possible qu’Il nous les manifeste lorsque nous nous humilierons, lorsque nous pourrons nous rassasier des fruits de la prière, même si nous ne le comprenons pas.

Un ancien a dit à un moine qui voulait tout le temps voir les fruits de sa prière : « Tu ressembles à un homme qui a semé des graines en terre et qui creuses chaque jour pour voir si elles ont donné des racines ou non. Laisse ces graines en terre, arrose-les, prends en soin, et ensuite elle pousseront d’elles-mêmes. »

- Mais comment expliquer cette vérité aux gens qui sont loin de l’Église ? Nombreux sont ceux qui ont la même attitude envers la vie qu’envers un supermarché, où l’on peut aller et acheter quelque chose rapidement. On pose un cierge, et le Seigneur doit guérir le cancer, aider à échanger un appartement, trouver un travail, etc.

- Nous ne sommes pas les avocats de Dieu. Nous ne devons pas toujours expliquer ce que fait Dieu à l’égard de chaque homme. Nous devons apprendre aux gens à aimer Dieu avec l’amour d’un enfant, et non d’un client de supermarché. Il faut avoir confiance en Dieu, confiance dans la Providence divine. Le Seigneur parlera au cœur de chaque homme, et nous ne devons pas nous inquiéter et nous troubler de ce qu’il adviendra du monde et des hommes. 

Le Christ est le Sauveur du monde. Il a été crucifié pour les hommes. Il ne sera pas injuste à l’égard de qui que ce soit. Le Seigneur s’adressera au cœur de chaque personne lorsqu’il le faudra. Si Dieu se tait, nous nous taisons aussi. Et nous devons laisser l’âme de chaque homme à la Providence divine. Il arrive parfois de vivre nombre d’afflictions, d’épreuves, d’incompréhension pour ressentir Dieu dans notre cœur. Rappelez-vous de Job ? Le Seigneur lui a permis de passer par une énorme quantité d’épreuves et ne s’est adressé à lui par des paroles que tout à la fin. Le Seigneur sait quand parler au cœur de l’homme. Nous devons avoir confiance en Dieu, confiance dans Son amour envers le monde entier. Lorsque nous voyons qu’un homme a besoin de Dieu, nous devons alors prier pour lui et le Seigneur, indubitablement, touchera son cœur.

- Mais comment l’Église doit-elle alors réaliser sa mission ? Si vous dites qu’il ne faut pas s’inquiéter de ce qu’il adviendra du monde, que le Seigneur Lui-même à un certain moment parlera au cœur de l’homme, il en résulte que ne devons pas nous soucier que les hommes ne viennent pas à l’église et ne pas nous demander quand ils y viendront. Mais néanmoins, nous devons nous-mêmes faire quelque chose afin d’amener les gens à l’Église. Quelle doit être la juste mission de l’Église ?

- Le semeur sème la graine dans le champ, et prie ensuite afin que le Seigneur la fasse croître et ne se fait pas de souci. C’est ainsi que nous aussi devons semer la graine, l’arroser, nous en occuper, mais ne pas se soucier comme elle est cultivée.

- Alors jusqu’à quelles limites pouvons-nous nous rapprocher du monde, afin de tenter d’agir sur lui ? Dans l’Église russe, il y a depuis longtemps des discussions pour savoir quelles sont les méthodes acceptables dans la mission. Les prêtres peuvent-ils, par exemple, aller aux concerts de rock, jouer au football etc ? Peut-on avec de telles méthodes, attirer les gens à l’Église ?

- Je pense que le monde n’a pas besoin que nous assistions à un concert de rock ou un match de football. Je pense que le monde a besoin que nous soyons là où il peut nous trouver – c’est-à-dire à l’église, derrière le lutrin, à la confession, prêts à une discussion spirituelle. 

Les gens doivent entendre de nous la Parole de Dieu. Les gens ont besoin de notre part que nous les accueillions avec amour et bonté. Ils n’ont pas besoin de notre présence au football ou que nous allions et buvions à la discothèque. Il leur faut notre amour, notre bonté et la sainteté de notre vie.



Traduction Bernard Le Caro
que nous remercions
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