"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 30 janvier 2018

Hiéromoine Ignace: VIE DU SAINT CONFESSEUR DOSITHÉE (VASIĆ), MÉTROPOLITE DE ZAGREB (1878-1945) (8)



Le martyre sous le régime oustachi
Le jour même de la proclamation de « l’État indépendant de Croatie », le 10 avril 1941, le métropolite Dosithée fut arrêté par les oustachis avec son diacre Lazare Živandinović. Le jour de l’arrestation, il était malade et alité. Il fut conduit à moitié déshabillé dans la rue, où l’on se moquait de lui et on le frappait. Il fut ensuite incarcéré à la prison de la rue Petrinjska, de sinistre réputation, à Zagreb. Il s’y trouva en compagnie des pires criminels. Un témoin a écrit : « Il était terrible de voir le vieux métropolite Dosithée, malade, infirme et complétement épuisé par les coups, se trouvant dans le corridor de la prison parmi les criminels ». Selon le récit du gardien, parmi ceux qui excellaient dans la violence à l’égard du métropolite, se trouvait l’étudiante Stilinović de Gospić. Elle le frappait à coup de revolver sur la tête et les mains, lui arrachait la barbe et lui crachait au visage. Un diplomate occidental, Arnold Robert, qui regarda le métropolite à travers un trou dans la porte de la cellule s’est écrié : « Ô mon Dieu, quelles sauvageries font ces gens !». Un autre témoin rapporte qu’une prostituée avait rossé le métropolite. On avait promis la liberté à celle-ci à condition qu’elle frappât le prélat à coup de matraque. Le métropolite fut frappé à ce point qu’il perdit connaissance. Ne souhaitant pas que le métropolite mourût en prison, les oustachis l’amenèrent à l’hôpital des sœurs catholiques de la charité. Au lieu de le soigner, les « sœurs » se moquaient de lui et lui faisait subir des sévices presque quotidiennement.

Le 7 mai 1941, il fut transféré dans un état grave à Belgrade, à la prison de la Gestapo. Se vantant de ses « exploits », Božidar Cerovski, chef de la police oustachie, raconta que « le métropolite a été exposé à de telles souffrances, à la fois physiques et mentales, que lorsqu’on le mit dans le train pour Belgrade, il était à peine en vie ». Arrivé à la gare, il perdit connaissance. À Belgrade, selon le témoignage de l’un des médecins de la prison, deux SS amenèrent le métropolite en haillons, respirant difficilement et n’étant pas en état de parler. Tout son corps était couvert d'ecchymoses et de contusions. Il fut ensuite transféré au sanatorium Žiković, où il resta une quinzaine de jours, inconscient. Selon le témoignage du métropolite Joseph de Skoplje, locum tenens du trône patriarcal serbe, il était « sans vêtements, sans sous-vêtements et chaussures » et  le rapport de l'hôpital à l'arrivée à Belgrade mentionnait : "Le métropolite est dans un état de stupeur grave et de désorientation psychique : il parle difficilement, de façon incohérente, indistincte et ne réagit à aucun contact physique, comme un objet chaud, des piqûres, ou une pression. Son visage est ecchymosé, boursouflé, couvert de suffusions sanguines. Les poils de la barbe et les cheveux sont arrachés par endroits couverts de sang. La poitrine, le dos, les épaules et les bras sont couverts d’ecchymoses et sont enflés, les poignets, les avant-bras et la main sont enflés, bleus, déformés. Les cuisses sont couvertes de bleus, les genoux enflés et les mouvements articulatoires lui sont impossibles. Sa langue est pendante, bleue et sanglante. Le blessé est fébrile, montrant des signes d'insuffisance cardiaque aiguë et manifestant des signes bronchiques. Le test des réflexes est impossible en raison des enflures, comme ceux des yeux, en raison du sang et de l’arcade sourcilière enflée qui ferme complètement l’orbite. La partie inférieure de l'abdomen est gonflée à cause de la rétention d'urine. Toute la nature des blessures externes et internes sont d’une nature traumatique grave, infligés par des objets contondants ». Le métropolite Joseph de Skoplje lui rendit visite et écrivit : « Il m’a reconnu. Il était heureux de ma venue, il pleurait et se plaignait des actes criminels ‘de ceux de Zagreb’ contre lui. Il était encore tout boursouflé, dans le vague, mais calme, bien qu’apeuré ».  Un riche commerçant belgradois le fit sortir du sanatorium, et l’hébergea chez lui, dans de bonnes conditions et entreprit de le faire soigner. Après un séjour à l’hôpital, où les médecins constatèrent qu’ils ne pouvaient rien faire, il fut placé au monastère de l’Entrée au Temple de la Mère de Dieu, à Belgrade, le 15 février 1943. Selon le rapport du métropolite Joseph de Skoplje, « Les moniales l’accueillirent comme un parent qui autrefois les avait aidées à chaque occasion. Il eut là une grande chambre et disposait d’une infirmière jour et nuit, tel un ange gardien… On voit chez lui de l’apathie et un déclin mental »,

 Le 13 janvier 1945, le métropolite Dosithée mourut des séquelles de ses blessures et fut enterré au monastère de l’Entrée au Temple au de la Très sainte Mère de Dieu (« Vavedenje »), à Belgrade.

La canonisation
Le 8 mai 1998, le Concile des évêques de l’Église orthodoxe serbe a canonisé le hiéromartyr Dosithée. En 2008, ses reliques ont été exhumées et reposent désormais au monastère de l’Entrée au Temple de la Très sainte Mère de Dieu. Le 22 décembre 2010, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe d’Ukraine a pris la décision d’entrer dans son ménologe le saint. La mémoire du saint hiéromartyr Dosithée a été fixée 13 janvier (31 décembre, selon l’ancien calendrier). Sa mémoire est également fêtée le jour des saints de Russie subcarpathique.


Saint Dosithée, prie Dieu pour nous!


Version française Bernard Le Caro

BIBLIOGRAPHIE

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Два Христова апостола, стубови СПЦ у делу спољашње мисије…

Časa stradanja 1941-45

К. А. Фролов,Апостол Карпатской Руси
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