"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 26 janvier 2018

Père Théodore ZISIS: "NOUS N'APPELONS PAS A UN SCHISME"

Père Théodore Zisis

Thessalonique, le 15 janvier 2018

Père Théodore Zisis, prêtre de l'Église orthodoxe grecque du diocèse de Thessalonique qui a été attaqué en mars lorsqu'il a annoncé qu'il cessait de commémorer sa Hiérarchie, le métropolite Anthimos de Thessalonique, pour son soutien au Conseil crétois de 2016, qui a été qualifié d'œcuménique par les hiérarques, le clergé et les moines de tout le monde orthodoxe, a fait une déclaration précisant que lui et d'autres qui ont pris la même mesure, n'ont pas l'intention d'entrer en schisme, ou de créer un schisme dans le Corps du Christ, rapporte Hodigitria.

"Pour réfuter les calomnies malveillantes répandues contre nous, et pour calmer ceux qui veulent entendre notre explication officielle, nous déclarons que nous savons à quel point le schisme est horriblement néfaste, lui qui n'est même pas pas effacé par le sang du martyr." a  fermement affirmé Père Theodore.

Cependant, poursuit le Père Théodore, un mal encore plus grand du point de vue ecclésiologique, est l'hérésie qui prive l'homme de salut.

"En cessant la commémoration des évêques hérétiques, nous nous protégeons nous-mêmes et les fidèles de la pan-hérésie de l'œcuménisme, et nous ne créons pas de schisme, et ne nous soumettons pas à une autre juridiction ecclésiastique non canonique, et ne commémorons pas les autres évêques. A déclaré Père  Théodore. Il a reçu l'ordre de ne pas servir et a été dépouillé de son titre honorifique d'archiprêtre, mais il reste prêtre du diocèse de Thessalonique.

Comme le Père Théodore l'a souvent expliqué, sa décision de cesser la commémoration était basée sur le canon 15 du Premier et du Deuxième concile tenu à Constantinople en 861, présidé par saint Photios le Grand. Ce canon stipule que si un évêque prêche clairement une hérésie précédemment condamnée par un concile ou par les saints Pères, alors les prêtres sont autorisés à cesser de le commémorer à la Liturgie, et ils ne doivent encourir aucune pénalité canonique.

Le canon dit en partie:

Mais pour ces personnes, en revanche, qui, à cause de quelque hérésie condamnée par de saints conciles ou les Pères, se retirent de la communion avec leur hiérarque, qui prêche publiquement l'hérésie et l'enseigne tête nue à l'église, ces personnes non seulement ne sont passibles d'aucune peine canonique parce qu'elles se sont abstenues de toute communion avec celui qui a été appelé évêque avant qu'un verdict conciliaire ou synodal ait été rendu, mais, au contraire, elles seront jugés dignes de jouir de l'honneur qui leur revient parmi les chrétiens orthodoxes. Car elles ont défié, non pas des évêques, mais des pseudo-évêques et des pseudo-enseignants; et elles n'ont pas scindé l'union de l'Église par un schisme quelconque, mais, au contraire, elles ont été attentives à sauver l'Église des schismes et des divisions.

(Pour une explication plus complète, [en anglais] voir le  Discours de Père Théodore "Défense et déclaration de cessation de commémoration de l'évêque à cause de l'enseignement de l'hérésie".)

"Nous avons fait notre devoir, ainsi notre conscience est claire; dans notre décision, nous avons suivi le chemin fidèle tracé par les saints apôtres et les saints Pères. Nous nous sommes battus et continuons à lutter contre l'hérésie comme eux. Nous reviendrons sur la commémoration de nos évêques lorsqu'ils condamneront publiquement la grande hérésie de l'œcuménisme et proclameront que le «Concile» de Crète est un concile de voleurs. Telle est notre position, et nous ne dévierons pas ni à droite, ni à gauche" a poursuivi Père Théodore, expliquant son désir de soutenir la pureté de la foi orthodoxe tout en restant "retiré" pour le moment, mais sans entrer dans aucune sorte de schisme.

Citant saint Théodore le Studite, Père Théodore finit par dire: "nous ne sommes pas des renégats de l'Église de Dieu; que cela n'arrive jamais avec nous! Bien que nous soyons coupables de nombreux péchés, nous sommes d'un même corps et nourris par les dogmes divins, et nous essayons d'observer ses règles et décrets »(Epître à Moine Basile 1.76).


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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